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Le
21 septembre 1765, Antoine de Beauternes tue la Bête du Gévaudan,
dans les bois de la Chazes. La France entière l'acclamera comme
un libérateur. Le Gévaudan, lui, n'ose espérer. Tout laisse croire
qu'il n'a tué qu'un gros loup, dans des circonstences fort troubles.
Le 10 décembre 1765, les attaques reprennent.
Les faits connus
- 18 et 19 septembre 1765. Grande
effervescence au château du Besset. Quelque chose se prépare.
- 20 septembre
1765. 40 tireurs venus de Langeac
rejoignent Antoine de Beauterne. Aussitot, ils quittent
le chateau de Besset.
Le fils d'Antoine de Beauterne ne fait pas partie de l'expédition.
- 21 septembre
1765. Antoine de Beauterne regagne
le Besset. Il a tué la
Bête.
Vraisemblablement vers 13 heures, il rédige le procès-verbal
de l'évènement.
L'an 1765, le 21e jour
de septembre, nous François Antoine, porte-arquebuse
du Roi, Lieutenant des Chasses de sa Majesté, nous étant
rendu par ses ordres en Gévaudan [...] Ayant été informé que
les loups faisaient beaucoup de ravages dans les bois
des Dames de l'Abbaye
Royale des Chazes, j'ai envoyé le 18 dudit mois les sieurs
Pélissier et Lacou, gardes-chasses et Lafeuille, valet
de la louveterie, avec chacun leurs limiers, pour reconnaitre
les bois de ladite réserve. Et le lendemain 19 dudit
mois, ils nous ont fait avertir par le sieur Bonnet qu'ils
avaient vu un gros loup d'assez près, ainsi qu'une louve
avec des louveteaux assez forts. Ce qui nous a fait partir
tout de suite pour aller coucher au dit lieu des Chazes,
distant du Besset de 3 petites lieues. Et le lendemain,
21e jour, lesdits valets de limiers et le
nommé Berry nous ont fait rapport qu'ils auraient détourné ledit
grand loup, la louve et les louveteaux dans le bois de
Pommier dépendant de ladite réserve, nous nous y sommes
transportés avec tous nos gardes et 40 tireurs de Langeac.
Après les avoir tous placés pour entourer le bois, les
valetrs de limiers et les chiens se sont mis à soûler
le bois. Nous, François-Antoine, étant placé à un détroit,
il me serait venu par un sentier à la distance de 50
pas ce grand loup me présentant le côté droit et tournant
la tête pour me regarder ; sur-le-champ, je lui ai tiré un
coup de ma canardière chargée de 5 coups de poudre, de
35 postes à loup et d'une balle de calibre, dont le coup
m'a fait reculer de deux pas. Mais ledit loup est tombé aussitôt,
ayant reçu la balle dans l'oeil droit et toutes les dites
postes du côté droit, tout près de l'épaule. Et comme
je criais "Hallali", il s'est relevé et est revenu sur
moi en tournant sans me laisser le temps de recharger
mon arme. J'ai appelé au secours le sieur Rinchard, placé près
de moi, qui le trouva arrété à 10 pas de moi et lui a
titré dans le derrière un coup de sa carabine qui l'a
fait refuir environ 25 pas dans la plaine où il est tombé mort.
Ayant examiné la hauteur de 32 pouces, la longueur de
5 pieds 7 pouces et demi, la grosseur de 3 pieds ainsi
que celle des crocs et la grandeur des pieds de cet animal,
le poids de 130 livres qui nous a paru des extraordinaires,
nous déclarons n'avoir jamais vu aucun loup qui pût se
comparer à cet animal. C'est pourquoi nous avons jugé que
ce pourrait bien être la Bête féroce qui a fait tant
de ravages. Et pour en prendre une plus ample connaissance,
nous l'avons fait ouvrir par le sieur Boulanger, chirurgien
de Saugues, en présencce de M. Antoine fils, de M. Lafont,
de tous les gardes soussignés, des deux valets de limiers,
de M. Torrent, curé de Venteuges, de M. Jeazn-Joseph
Vernet et son frère de la ville de Saugues, et de M.
Manson de la paroisse de Grèzes. Et sur ce s'est présenté Guillaume
Galvier, consul de Venteuges, qui nous a amené le nommé Jean-Pierre
Lourd, âgé de 15 ans, et Marie Trincard âgée de 12 ans,
qui nous ont déclaré tous les deux avoir bien examiné ledit
loup, que c'était la même bête qui avait attaqué et blessé Marie
Trincard le 21 juin dernier. Et ne sachant écrire ni
l'un ni l'autre, M. le curé et le sieur Galvier ont signé pour
eux en bas du présent procès-verbal. Puis M. Bertrand-Louis
Dumont, curé de Paulhac, et le sieur Ducros, consul de
ladite paroisse, nous ont amené Marie-Jeanne Valet et
sa soeur, qui ont déclaré avoir été attaqués le 11 août
dernier par ladite Bête ; lesquelles deux soeurs après
avoir bien examiné ledit loup, l'ont déclaré être la
Bête qui les avait attaquées. Jeanne Valet a reconnu
le coup de baïonnette qui lui a été représenté que la
Bête avait reçu à l'épaule droite ; sur laquelle interrogation
elle a répondu qu'elle ne pouvait déclarer où elle l'avait
blessé. A été représenté à Guillaume Bergougnoux, âgé de
17 ans, et à son frère âgé de 15 ans qui ont déclaré avoir été attaqués
par la ladite Bête le 9 Août, et secourus par Pierre
Mercier, garde de M. le Baron du Besset ; lesquels après
avoir bien examiné ledit loup, ont déclaré l'avoir reconnu
pour la même Bête qui les avait attaqués. Ainsi que la
nommé Jeanne Mercier, âgée de 11 ans, attaquée aussi à la
même heure, a été défendue par Pierre Vidal, qui déclare
que ledit loup est la même Bête qui avait attaqué ladite
Mercier, lesquels ne sachant signer ni les uns ni les
autres, le curé Dumont et M. Ducros ont signé pour eux
en bas du présent procès-verbal, ainsi que nous, M. Lafont,
et tous les gardes,etc.
Le chirurgien qui a pratiqué l'autopsie affirme, quant-à-lui,
que rien, dans les entrailles de ce loup, ne permet d'affirmer
qu'il ait mangé de la viande humaine.
Le Dr Jaladon, chirurgien de la ville
de Clermont est mandaté pour préparer
et embaumer le cadavre du loup. Extrait de sa description : C'est
un loup carnassier. On a trouvé dans son corps des os de mouton et des morceaux
d'étoffe rouge ; les muscles de son cou sont énormes et indiquent une force
exceptionnelle. Ses côtes sont disposées de façon que l'animal avait la faculté de
se plier de la tête à la queue. Ses yeux sont étincelants et il n'était guère
possible de soutenir leur regard. En un mot, son aspect est celui d'une bête
terrible !
[...] A la machoire sufpérieure, 18 dents ; à savoir 6 incisives, 2 défensives
(crocs) et 10 molaires : 6 du côté droit et 4 du côté gauche, et une prête à percer
du même côté.
A la machoire inférieure, 22 dents ; à savoir 6 incisives, 2 défensives,
et 7 molaires de chaque côté.
-
22 septembre
1765. Antoine de Beauterne écrit de nombreuses lettres
aux autorités, aux amis, à sa femme. Il adresse ainsi
cette missive à M. de St-Priest, où il exprime ses doutes
: Par le procès-verbal que j'ai l'honneur de vous
envoyer, vous verrez que j'ai enfin été assez heureux
pour tuer dans le bois des Dames de l'Abbaye Royale des
Chazes un loup dont chacun n'en a jampais vu de pareil
par la grandeur, la force, la pesanteur, la grosseur
et la longeur des 4 crocs, comme aussi par ses grandes
traces telles qu'on n'en a jamais vues d'un loup : il
enfonçait ses onglets de plus d'un pouce dans la terre.
Par une force surnaturelle, qui a toujours été reconnue,
que la soi-disant Bête avait traîné des corps très pesants,
vivants ou morts, à une distance trop considérable pour
ne pas prouver que celà n'a pas pu faire que par cet
animal. Je ne prétends pas prouver qu'il n'y ait eu d'autres
loups qui se joient joints à lui pour dévorer les humains,
et je suis trop modeste pour pouvoir avancer qu'il est
seul.
- 23 septembre
1765. Antoine de Beauterne
fouille les fôrets autour
de Pébrac, avec six valets de limiers et leurs chiens, à la
recherche de la femelle et des louveteaux.
- 24 septembre
1765. La chasse le ramène
vers Ste-Marie-des-Chazes.
- 27 septembre
1765. Nouvelle chasse aux alentours de Ste-Marie-des-Chazes.
- 4 octobre
1765. Antoine de Beauterne et ses
gardes blessent très
grièvement deux loups, un male et un jeune adulte, et
les laissent pour morts, aux Chazes.
- 13 octobre
1765. La louve est tuée, toujours
aux Chazes.
- 17 octobre 1765.Un
second louveteau est tué, toujours au Chazes.
- 3 novembre
1765. Antoine de Beauterne
quitte définitivement le Gévaudan,
pour se rendre à Versailles et y recueillir trimphe et
récompenses.
Pour le Roi, la cour, le louvetier, l'affaire est close.
Il n'y a plus eu d'attaques depuis "la mort" de la
Bête. Pourtant, des hommes ont vue la Bête, d'autres
ne croient pas à sa mort, tels Etienne Lafont, M. de
St Priest, M. Bès de la Bessière, avocat au parlement, demeurant St-Chély-d'Apcher,
qui clame à qui veut l'entendre qu'Antoine de Beauterne a tué une fausse
Bête.
La suite semble lui donner raison. Les attaques reprennent le 10 décembre
1765.
Les éléments de doute
- L'emplacement
de la battue. Antoine de Beauterne a tué sa Bête dans
le bois de Pommier, près de l'abbbaye royale de Sainte-Marie-des-Chazes, dans
le Velay. De l'autre dôté donc du fleuve Allier, où il n'y a jamais eu d'attaque
enregistrée et où la Bête n'a jamais été aperçue.
Depuis le 20 mai 1765, la Bête se terre dans la région des Trois
Monts, dont elle ne sort que trois fois, chassée par des battues.
- Les préparatifs. 2
livres 7 sols à des hommes qui ont élagué des sentiers
dans les bois des Chazes pour y chasser les loups. (Archives
départementales du Puy-de-Dôme, C. 1737), apparaissent dans
les dépenses
d'Antoine de Beauterne. Les bois du Pommier étaient assez touffus,
mais y préparer des sentiers est le meilleur moyen de faire fuir
le gibier. Comment un animal aussi malin que Bête aurait pu rester
dans ces parages ?
- Le déroulement des évènements. Du
Besset, où demeure Antoine de Beauterne, au bois de Pommier, il y a 22
kilomètres (3 "petites
lieues"). A vol d'oiseau.
Car la réalité du terrain est toute autre : [...]
à peine vit-on des sentiers aussi pénibles, des chemins aussi raboteux,
aussi dangereux et le plus souvent impraticables qu'entre ces deux villes
; aussi n'est-il pas un voyageur qui, fixant son regard sur la profondeur
des abîmes qui coupent le chemin, ne les redoute comme l'image de son tombeau.
[...] Outre les dangers d'une rivière rapide, sans pont, comme si la nature
marâtre avait placé là un mur de séparation pour nous emêcher de comminuquer
avec nos frères. La nécessité d'une grande route se démontre d'elle même.
Les voyageurs venant de St-Chély, Mende, Marvejols ou Le Malzieu ne peuvent
se rendre dans votre département (la Haute Loire) sans
prendre des détours qui retardent leur marche. (21
octobre 1790. Mémoire rédigé par la municipalité
de Saugues).
- 18 septembre 1765. "On"
avertit Antoine de Beauterne que des loups font des ravages dans
le bois de Pommier. Pas une attaque sur un être humain, car elle
n'est pas consignée.
Antoine de Beauterne envoie le jour même trois gardes-chasse,
Pélissier, Lacour et Lafeuille, avec leurs limiers. Ce qui implique,
que, compte tenu des préparatifs et du chemin à parcourir, ils ne puissent
être arrivés qu'en fin de journée au Bois de Pommier.
- 19 septembre 1765. Les
trois gardent partent en reconnaissance, probablement de bon matin.
Le soir même, un autre garde, le sieur Bonnet est de retour au Besset
pour annoncer à Antoine de Beauterne que ses collègues et lui ont
repéré un gros loup, accompagné d'une louve et de
louveteaux assez forts.
Pour que Bonnet soit de retour au Besset, il faut qu'il en soit parti
et donc soit déjà au bois de Pommier, où il n'avait
aucune raison de se rendre.
Antoine de Beauterne quitte immédiatement le Besset avec tous ses
gardes, ses chiens et quarante tireurs arrivés de Langeac. Ils couchent
le soir venu sur la rive gauche de l'Allier à Saint-Julien-des-Chazes.
Un certain berry
et des valets de limier viennent lui annoncer que les loups ont été "détournés" dans
le bois de Pommier. Où ils sont censés être depuis
deux jours déjà.
- 20 septembre 1765. Selon
les écrits d'Antoine de Beauterne, cette jounée n'a jamais existé
(voir les erreurs d'écriture).
- 21 septembre 1765.
Dès
l'aube, Antoine de Beauterne et sa suite traversent l'Allier. Ils
ont dû se mettre en marche dès l'aube (vers 6 heures
en septembre), traverser et se mettre en position dans le bois de Pommier.
Huit heures. Le loup est mort. Sur la cinquantaine de gens présents,
il a justement choisi de se faire abattre par Antoine de Beauterne.
Celui-ci est de retour avec la Bête vers midi
au Besset afin de pratiquer l'autopsie et de faire venir des témoins.
Puis le fils de Beauterne charge la Bête et file vers
Clermont-Ferrand où il arrive le 22 au soir, après une jounée
et demi de voyage (Lettre de Monsieur de Ballainvilliers du 23/09/1675
à Antoine de Beauterne, Archives déparmentales de l'Hérault).
Ce qui implique qu'il est parti immédiatement après l'autopsie et
la venue des témoins. Et donc, que son voyage était déjà préparé.
Antoine de Beauterne et sa suite devaient être bien sûrs du résultat
de la battue.
- L'autopsie. Le chirurgien
de Saugues (Archives déparmentales du Puy-de-Dôme,
C. 1737) affirme que "...rien dans
les entrailles de ce loup n'indique qu'il ait mangé de la chair humaine". Il
reconnait "... la balle de calibre
tirée par M. Antoine, ainsi que des chevrotines en différentes parties
du corps, notamment dans le
flan gauche ; deux blessures par balles aux cuisses et à l'épaule
droite [..] une cicatrice à la face interne de l'épaule droite qui
pénètre jusqu'au muscle (rien
à voir, donc avec le coup de baïonnette de Marie-Jeanne Valet, porté
au poitrail et de 7,5 centimètres de
profondeur.) [...]plusieurs cicatrices
à la partie inférieure des pattes de devant.
- L'âge de la Bête. Sa
formule dentaire indique 22 dents à la mâchoire
inférieure et seulement 18 à la mâchoire supérieure.
Or, les louveteaux, nés en mai, acquièrent leur denture définitive
vers 5 ou 6 mois.
- Celà laisserait entendre que la Bête
tuée n'avait que 5 mois (donc bien incapable de meutres commis
un an avant sa naissance) sauf si l'animal
présentait une malformation de la mâchoire, des dents n'étant
pas sorties. Mais il s'agit d'un animal
de forte taille.
Donc adulte.
- La Bête serait immature, présentant un
retard exceptionnel, et née
en mai 1674. A l'heure des premiers crimes, elle têtait
encore sa mère et n'avait pas encore
sa taille d'adulte.
- Les témoins. Si Marie-Jeanne
Valet et sa soeurs ne posent pas de problème, il n'en va pas de même
des 16 autres.
- Sur les 16 qui se présentent,
seuls huit sont censés avoir été agressés
par la Bête.
Les autres ne sont là que pour signer le procès-verbal, les témoins
ne sachant ni lire ni écrire.
- Jean-Lourd et Marie Trincard, de la paroisse de
Venteuges auraient été attaqués le 21 juin 1765. Or cette attaque
n'est recensée nulle part. Pourtant, Antoine de Beauterne consignait
soigneuse toute attaque ou information sur la Bête (allant même
jusqu'à offrir une réconpense pour celà).
- De même, pour Guillaume Bergougnoux (17 ans) et
son frère (15 ans) attaqués le 9 août et défendus par le garde
du baron de Besset. A noter toutefois deux lettres de particuliers
(conservées à la Bibliothèque nationale) se contredisant. L'une
parle d'un jeune garçon de 12 ans qui se serait défendu seul, l'autre
d'un garçon défendu par un homme. Mais nulle trace d'un témoignage
écrit ou oral d'une attaque sur deux frères.
- Pierre Vidal et Jeanne Mercier auraient été attaqués le même
jour.
- Enfin le témoignage de Marie-Jeanne Valet et de
sa soeur apporte une dernière contradiction : Jeanne
Valet a reconnu le coup de baïonnette qui lui été représenté que
la Bête avait
reçu à l'épaule droite ; sur laquelle interrogation elle a répondu
qu'elle ne pouvait déclarer où elle l'avait blessée. Pourtant,
elle a clamé haut et fort qu'elle avait blessé la Bête au poitrail.
- Les erreurs d'écriture. Nombreuses,
elles dénoncent certaines incohérences et contradictions.
- Les distances indiquées. Voir
le déroulement des évènements.
- La journée du 20. Selon
le procès-verbal d'Antoine de Beauterne, il s'est rendu immédiatement
aux Chazes après avoir parlé avec le
garde Bonnet. Soit le 19 au soir. Pourtant, il écrit Et
le lendemain, 21e jour... La
journée du 20 n'a pas existé. Ou plus vraisemblablement, il ne
se met en route que le 20, avec hommes et chiens. Mais il lui faut
une journée complète pour les préparatifs et le voyage par des
chemins très ardus.
- La lettre à Monsieur de Ballainvilliers. Ecrite
par Antoine de Beauterne le 21 septembre 1765, dans l'après-midi,
elle est datée
du 20 avec pour titre : "Etat
du loup tué le 19" (Archives
départementales du Puy-de-Dôme, C. 1736).
- Le coup de fusil. Je
lui ai tiré un coup de ma canardière chargée de 5 coups de poudre
et de 35 postes à loup et d'une balle de calibre,
dont l'effort du coup m'a fait reculer de deux pas. Un
ancien officier, G-F. Magné de Marolles, écrit en 1781 (Bibliothèque
nationale,
LK2.786) affirme que quiconque
connaît bien les armes et l'effet de la poudre, et surtout de la
poudre royale dont M. Antoine se servait, ne se persuadera pas
aisément qu'un homme puisse soutenir le recul de 5 charges de poudre,
ni même de 4 ! Et n'oublions pas qu'Antoine de Beauterne
a 65 ans, à ce moment là.
Les auteurs de l'imposture
- Antoine de Beauterne.
Il est le principal bénéficiaire de cette mystification. Mais
ses écrits démentent qu'il en soit à l'origine. En
effet, auteur de ce plan, se serait-il trompé dans les dates,
les
faits
dans ses lettres ? Aurait-il exprimé des doutes quand à avoir
vraiment tué la Bête ?
- La noblesse du Gevaudan.
Qui mieux que cette noblesse aurait pu préparer
une imposture de cette taille ? L'idée a probablement
germé entre
quelques sangs nobles. Sans trop de risque d'erreur, on peut
supposer que le conte de Tournon, quelques nobles locaux font
partie de la conspiration. Sans oublier Jean-François
de Morangiès,
à qui appartiennent les terres de la battue. Et qui, supposition,
a pu garantir que l'on n'entendrait plus parler de la Bête
ensuite, condition sine qua non du bon déroulement du
plan.
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